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L’islam et l’environnement

L’Islam prône que dans chacune de ses actions l’homme se souvienne de Dieu. Aujourd’hui il semble avoir oublié ce principe dans son rapport à l’Environnement naturel.

En effet, l’Islam considère que l’humanité telle qu’elle est résulte de la volonté divine et que chaque être humain, vicaire de Dieu et prolongateur de sa création est responsable du devenir de cette création en gérant avec sagesse et respect les richesses de la Nature et de l’Environnement.

Coran 78-6 :
« N’avons-nous pas fait pour vous de la Terre un berceau, de la Nuit un vêtement, fait descendre une eau abondante pour faire croître des grains des plantes et des vergers luxuriants ? »

Coran 80-25 :
« C’est nous qui versons une eau abondante et faisons pousser les céréales, des vignobles et des légumes, des oliviers, des palmiers, des jardins touffus, des fruits et des herbages afin que vous en jouissiez vous et vos animaux… »

Cette Nature belle et fragile est confiée à la sauvegarde de l’homme dont la survie dépend étroitement de l’Environnement minéral, animal ou végétal.

De ce point de vue, l’Islam est une source inépuisable de sagesse et de réflexion qui, en méditant sur l’oeuvre de Dieu, puise des raisons de croire et d’espérer.

Coran III-190 :
« En vérité dans la création des cieux et de la terre, dans l’alternance des nuits et du jour il y a des signes pour ceux qui sont doués d’intelligence ! »

Et : « Contemplez l’oeuvre de Dieu et glorifiez-le ! »

En ce sens, le crée fait partie d’une même unité et le monde lui-même doit être considéré sous l’angle de l’Eternité. La vision métaphysique de la création dans l’Islam veut qu’il n’y ait « qu’un seul Dieu, une seule Nature et une seule substance » (Wahdat al wujûd). C’est le monisme existentiel.

La vie de l’homme est déterminée par toutes les lois de la Nature. Dieu manifeste Sa Volonté par ces lois. En cela l’Environnement est sacré tout comme la vie est sacrée dans ses expressions animées ou inanimées car elles obéissent toutes aux mêmes règles immuables.

Environnement et Nature sont primitivement bons, parce qu’ils sont l’oeuvre de Dieu et qu’ils émanent de sa miséricorde en tant que berceaux de la vie.

Coran 78-6 :
« N’avons-nous pas fait de la terre un berceau ? »

Respecter l’état de Nature c’est donc respecter l’ordre divin qui a agencé l’homme et son environnement de manière parfaite et mesurée.

Il n’est pas sans risques ni périls de modifier le rapport de l’homme à son environnement car c’est de l’équilibre de cette interdépendance que l’humanité s’est perpétuée durant des millénaires, et qu’il importe de ne pas compromettre les chances de l’avenir de l’espèce humaine.

La Nature obéit à des lois. L’homme qui la gère et la domine par sa raison a-t-il tous les Droits ?

Coran VII-45 :
« Ne faites pas nuisance à la terre alors qu’elle a été mise en ordre par Dieu ».

Devant les viols répétés de ce que l’on pourrait appeler les « Droits de la Nature » et de l’Ecologie, le célèbre commandant L. Cousteau s’est inquiété de la survie de l’homme :

« Sommes-nous en train d’assister au commencement de notre inéluctable génocide depuis le XX ème siècle industriel ? » interrogeait-t-il.

Allant plus loin, Hans Küng et son « Parlement des religions » (Chicago 1995) proclamaient le désarroi des hommes de religion en ces termes :

« Le monde est à l’agonie, une agonie générale et dramatique : la planète se détruit petit à petit, son écosystème est en péril ; l’anarchie, la violence menacent nos sociétés. Nous devons respecter la communauté entière des êres vivants : celle des humains, des animaux, et des plantes, et nous préoccuper de la sauvegarde de la planète, de son atmosphère du sol et de l’eau ».
(Fin de citation).

Verra-t-on bientôt comme à Tokyo des « Bars à oxygène » pour les passants manquant d’air pur ?

La crise du monde moderne décrite ici résulte en effet d’un contresens complet des valeurs et en premier lieu de la spiritualité. C’est pourquoi, la Bioéthique cherche à resituer dans toute découverte et dans tout progrès scientifique la primauté essentielle de l’homme.

L’homme a perdu conscience aujourd’hui qu’il appartient à un monde dont il n’est pas l’auteur, mais auquel il est ligoté par tant de liens invisibles d’échanges chargés de significations, de sens et de signes.

Coran :
« Nous leur ferons voir nos signes dans les horizons et en eux-mêmes jusqu’à ce que la vérité leur apparaisse évidente ».

Sorti de sa prime nature, de sa « fitra » l’homme édifie alors un « monde hors du monde » qui ne serait qu’un ersatz du réel, une Parodie de la vérité et un faux-semblant de la vie elle-même réduite à un artifice d’existence dans un environnement dévitalisé.

L’affirmation du caractère sacré de l’être devrait au contraire se manifester par le respect de la vie, par l’amour de la Nature et l’adhésion à l’ordre symbiotique d’un Environnement que nous n’avons pas construit, et qu’il ne nous appartient pas de détruire.

L’écologie sous sa forme actuelle place la qualité de la vie au coeur de la préservation de l’avenir par le respect de l’environnement ; Une nouvelle éthique de responsabilité, (cf. H. Jonas) encadrée par le principe de précaution, tente de mettre en place des mécanismes protégeant la biodiversité, de l’eau, des nappes phréatiques, des forêts en danger, d’atmosphère et de la santé humaine, et même animale, contre les méfaits des pesticides, des pollutions radioactives, de l’effet de serre, et des modifications génétiques dans l’agriculture menaçant notre alimentation et même notre respiration.

Après le sommet de la Terre de Rio (1992) et celui de Kyoto sur le climat verra-t-on les pays riches prendre des mesures pour enfin réduire l’émission de gaz polluants si dangereux pour l’atmosphère terrestre ? Cela reste douteux, au moins pour certains d’entre eux. (limite fixée à 5,2 %).

D’autres sources d’inquiétude résident dans la démographie galopante, la désertification, les abus et le gaspillage effréné des ressources terrestres, maritimes, et sous-terraines. L’homme serait-il la seule espèce vivante qui s’acharne à détruire l’Ecosystème dont il vit ?

Il ne s’agit pas de passer en revue un catalogue des agressions écologiques menaçant l’avenir de l’homme et la vie en général ; mais, à l’heure de la « vache folle » et des pandémies de fièvre aphteuse qui déciment les ovins d’Europe, mettant en cause l’Agriculture productiviste, n’y a-t-il pas une responsabilité écrasante de l’homme et des systèmes industriels de production et de développement qu’il croit avoir mis en place pour son seul bonheur ?

Il apparaît donc vital qu’une éthique de respect de notre environnement doive être installée et respectée. Il s’agit avant tout, de repenser les choix et les valeurs qui ne conduisent qu’au chaos. C’est la dégradation voire la perversion des valeurs morales naturelles (et spirituelles) la perte du sens de la vie humaine et l’illusion entretenue de l’enrichissement continuel par les virtualités de la mondialisation et l’accroissement vertigineux des échanges matériels basés sur le seul profit, qui hâtent l’épuisement des ressources et la destruction de l’environnement. L’hégémonie de la Loi des marchés conduit le monde à son agonie non par manque de moyens mais par imprévoyance et manque de finalités ou de sens dans une vie désorientée.

Pour préserver un Environnement, vivant capable de demeurer la source de vie essentielle de l’humanité, une bioéthique de l’Environnement et de la qualité de la vie sous toutes ses formes se doit tout d’abord d’agir pour le respect de la Nature et la protection des espèces en voie de disparition :

– Enfin développer une Ethique de connaissance approfondie et de responsabilité car disait Socrate « le moralement fautif ne peut être qu’un ignorant ».

Quand l’homme spiritualisant ses rapports au monde et à son environnement traitera avec plus d’amour et de responsabilité une Nature éminemment fragile en ses équilibres, il apprendra d’abord à l’aimer réellement afin d’en user avec sagesse et raison, car, si l’environnement revêt un sens pour l’homme, l’existence de l’homme devra également revêtir tout son sens pour cet Environnement.

Dr. Dalil BOUBAKEUR : Recteur de l’Institut Musulman de la Mosquée de Paris

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